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Les parasites externes des chevaux
Brèves Santé
Docteur Crousse, Vétérinaire-Conseil
Aux beaux jours, mouches, moustiques, acariens (dont les tiques et les agents de gale), poux et moucherons sont les principaux parasites externes qui infestent bon nombre de chevaux. Pour favoriser leur bien-être, il faut protéger les chevaux avec un antiparasitaire externe adapté à cette espèce mais aussi penser à traiter les bâtiments contre ces nuisibles.
Voici quelques rappels et conseils de lutte.
1. Des infections multiples
Les nuisibles les plus fréquents chez les chevaux sont sans conteste les taons présents surtout à proximité des bois et des prairies humides. Leur piqûre est très douloureuse et les saignements qu’elle occasionne attire les autres insectes.
• Les moustiques transmettent une maladie grave.
En effet, les moustiques sont des vecteurs d’une maladie vectorielle appelée West Nile.
• Les mouches domestiques sont surtout causes de nuisances.
Les mouches peuvent être à l’origine de gêne pour les chevaux en occasionnant principalement des piqûres mais elles peuvent aussi transmettre des infections bactériennes. Elles se nourrissent du sang des chevaux au niveau des plaies causées par les taons mais aussi squames sur la peau des chevaux voire de sécrétions lacrymales. Elles peuvent alors causer des conjonctivites chez les chevaux parasités.
• Les moucherons sont souvent associés à une maladie de peau estivale.
Ce sont principalement les moucherons de type Culicoides spp. qui piquent les chevaux à l’aube et au crépuscule, peu aux heures chaudes de la journée. Ils sont présents surtout dans l’Ouest de la France. Ils peuvent occasionner chez certains chevaux plus « sensibles » une réaction de type allergique dénommée « dermatite estivale récidivante équine» (DERE) qui est très invalidante pour les chevaux. Leur piqûre induit d’intenses démangeaisons.
• Les acariens sont à l’origine d’affections cutanées de type gale.
La gale chorioptique qui atteint les chevaux au niveau de la base de la queue, de la base de la crinière et des pâturons est liée à un acarien de type Chorioptes spp. Il engendre ainsi des irritations du cheval atteint.
D’autres acariens tels que Psoroptes spp. (à l’origine de la gale psoroptique) et Sarcoptes scabiei (à l’origine de la gale sarcoptique) peuvent aussi toucher les chevaux. Ils engendrent des démangeaisons avec parfois l’apparition de pellicules, de croûtes et des infections bactériennes.
2. Des parasites qui induisent gêne, nervosité voire des troubles plus graves
Les chevaux ressentent une véritable gêne liée à ces parasites. Elle peut se traduire par une forme de stress, de la nervosité voire de l’agitation et ce en particulier au niveau de la tête des chevaux qu’ils agitent. Le souci est que ce temps passé à tenter de repousser les insectes ailés représente moins de temps dédié à leur alimentation et leur repos. Parfois les chevaux passent près de 2 heures quotidiennes en moins à se nourrir, préférant se protéger des insectes avec leurs congénères.
Parfois, les insectes peuvent être à l’origine de conjonctivites, d’une surinfection des plaies ou encore être des vecteurs de maladies entre équidés : cas de la fièvre West Nile ou de l'anémie infectieuse équine (AIE). Certains chevaux allergiques à la salive de moucherons peuvent déclencher une dermite estivale récidivante équine (DERE).
De plus, les larves de gastérophiles (insectes de l’ordre des diptères), quand elles sont léchées et avalées par les chevaux, sont à l’origine de la gastérophilose du cheval. La présence et le développement dans le tube digestif du cheval de ces larves d’insectes ressemblant aux mouches peut engendrer des coliques, un retard de croissance voire un amaigrissement chez les chevaux infestés.
3. Quels moyens de lutte conseiller contre ces insectes ailés ?
La désinsectisation et la ventilation active des bâtiments mais aussi la lutte biologique contre les insectes concernés font partie des moyens de lutte. De la bonne ventilation des bâtiments découle les paramètres conseillés de respect de la température, de l’hygrométrie, de la baisse du risque de contamination par les microbes et les insectes, de la baisse de concentration des gaz toxiques…
La désinfection aura lieu après nettoyage des locaux par pulvérisation des murs du haut vers le bas avec des insecticides. Le séchage des désinfectants est important. Les mangeoires et abreuvoirs devront être lavés pour ensuite être désinfectés également.
Pour faire barrage au cycle de développement des divers nuisibles, une désinfection voire un vide sanitaire régulier (dont les silos et les lieux de stockage des fourrages) seront à privilégier.
Il faudra éviter toutes les zones d’eau et de boue stagnantes qui sont des lieux propices à la prolifération des insectes ailés en cause.
A noter également l’importance d’avoir recours dans les bâtiments à des pièges insecticides pour tuer les insectes (pièges à taons par exemple) ou sous forme de colliers antiparasitaires au niveau de l’encolure des chevaux.
Pour lutter contre les gastérophiles en particulier, il est possible de limiter l'infestation en réalisant des brossages quotidiens du pelage des chevaux pour éliminer les œufs de diptères présents sur les poils ou d’appliquer des lotions insecticides.
Aussi, Il est certain que l’élimination dans le milieu extérieur de ces nuisibles ailés est impossible mais les moyens de lutte consistent dans le respect d’une bonne hygiène d’élevage via des bonnes pratiques à connaître.
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